vendredi 13 avril 2007

Un homme m'a dit trois mots. J'aurais pu lui en servir cent. J'aurais dû.

*

Sur la colline, quatre fronts me prouvent l'arbitraire du vent. Je descends et me fonds entre des arbres, leurs feuilles me soufflent le chemin à poursuivre. Je me nourris du sol et de ses débris. Une branche, de la terre... Un os, du sang...

Je nage pour me noyer. Je respire pour suffoquer. L'eau a la saveur de ses lèvres sur les miennes. Je n'y goûterai plus. Des algues se collent contre mes joues, je deviens une pureté de surface. Je brasse jusque dans les profondeurs. Je me démène à travers le courant. Je me dispute avec mes boucles qui m'obstruent la vue.

*

L'homme m'observe. Je le déchire en pensées.

*

Je suis en suspens, je mords dans l'air. Le vertige est mon ivresse. J'en tremble. Comment fait-on pour s'habituer à la vision supérieure? Tous ces angles aériens m'irritent. Je voudrais m'approcher, toucher. Je voudrais osculter, dépecer. Un terrain, son centre... Un corps, son coeur...

Je brûle de tout. À force de rien. Je me consume par petites mèches. Agréable défaite cuisante. Je me tords parmi les rouges et les oranges. Je ris de douleur, je m'épuise d'un orgasme retardataire. Je me sauve la face. Les marques sont déployées, elles s'immiscent en moi.

*

Je me détache de lui. Ce n'est plus un homme, dans mon esprit.

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