mercredi 21 décembre 2011

Le jeune homme est entré dans la librairie, s'est tout de suite dirigé vers le fond. Il regardait un peu partout, voyait sans doute tout et rien en même temps. Il s'est approché de moi et s'est empressé de s'excuser de sa question «idiote» (j'aime ça les questions idiotes moi) puis m'a demandé :

- Est-ce que [faovahughae]-Paul est à vendre?

Je n'avais pas tout saisi, alors je croyais qu'il voulait savoir si notre Paul en carton, à l'effigie du personnage du même nom de la série de bandes dessinées de Michel Rabagliati, était à vendre.

- Non, malheureusement. C'est un article promotionnel donné aux librairies et nous, notre Paul, on le garde précieusement.

Il m'a souri puis remerciée. Il est allé fouiner du côté des livres d'art et des essais pendant que je reformulais sa phrase dans ma tête. Puis j'ai allumé :

- Avez-vous dit l'écharpe de Paul?

- Oui, c'est ça, oui. Je la trouve magnifique.

L'écharpe en question, je l'avais mise autour du cou de Paul pour qu'il fasse un peu plus «hivernal», voire «temps des Fêtes», comme j'avais fait l'an dernier avec un autre de mes vieux foulards. Celui de cette année, je l'avais gagné durant une soirée au pub étudiant de mon ancienne université et je ne l'avais jamais porté. Trop «classique» pour moi.

- Oh, mais alors, vous pouvez la prendre!

Ses yeux se sont agrandis d'un coup. Je venais de faire sa journée (ou sa semaine, son mois peut-être).

- Je croyais que vous parliez de Paul. Paul, lui, on le garde, que je lui ai dit à la blague en me levant pour me diriger vers la vitrine.

Il a bafouillé un peu, semblait très reconnaissant. Quand je lui ai tendu l'écharpe, il l'a tout de suite mise à son cou en murmurant :

- Je la trouve superbe...

Il avait trois ou quatre sachets de thé dans les mains. Il m'a remerciée en m'en donnant un :

- Thé chaï?

J'ai éclaté de rire en lui disant que ce n'était pas nécessaire, il m'a fait signe de garder le petit paquet. On a échangé sourires et derniers mercis puis il est parti.

Je crois que je l'ai eu mon Noël, moi.












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