dimanche 3 juin 2012





Mardi soir, je suis allée taper de la casserole avec des gens de mon quartier.  L'ami est venu, un collègue est passé.  Il y avait même Steve de St-Bruno, pour ceux qui connaissent les Pharaons.  Je me suis dit qu'il était temps de me lever avec les autres, parce que la loi 78, comme plusieurs, me fait chier et m'effraie.  Le conflit n'est plus qu'étudiant et j'ai choisi de signifier mon désaccord au moins une fois.  

Je ne suis pas dupe.  Je me suis demandé, comme à peu près tout le monde, si ça changeait vraiment quelque chose, toutes ces manifestations, toutes ces soirées de bruit et de casseroles.  C'est sûrement mieux que de regarder les choses filer du confort de son salon.  J'ai aimé mon expérience.  Nous étions plus de 50, je dirais (misère, j'aurais pu me faire arrêter!).  Nous nous sommes fait accueillir par ceux déjà sur place comme des rois, comme des amis, comme des membres du clan.  L'esprit de communauté ressentie durant ces minutes passées à marcher avec ces individus était grand (alors que je n'avais rien éprouvé de la sorte auparavant, et ça fait 4 ans que je demeure dans St-Sauveur).  Il faut dire que je suis une rebelle doudouce, par contre.  Je faisais bien attention de me tenir sur les trottoirs, et non de marcher dans la rue, question de ne pas ralentir les automobilistes.  Les 2 ou 3 qui ont été gênés par notre groupe ont semblé bien le prendre, ils nous ont souri et n'ont pas vraiment démontré de signes d'impatience.  Je ne suis restée que 20 ou 25 minutes, comme il était convenu pour ces rassemblements, parce que mon but n'est pas de faire chier le peuple, non plus.  Tout le monde a droit à sa petite soirée tranquille sans se faire agresser les oreilles par un tintamarre qui n'en finit plus, je me dis.  Et ça, la dame qui nous a envoyé un doigt d'honneur au moment de notre passage devant sa maison l'aurait eu de toute façon, elle n'avait qu'à attendre 1 minute de plus.

L'ami a pété sa cuillère en bois (ou plutôt celle de son coloc).  J'ai légèrement fendu la mienne.  Nos casseroles sont intactes.  Pour ma part, j'ai utilisé une de celles que j'ai héritées de mes grands-parents paternels.  Très vintage, avec une belle ligne orange.  Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si mon grand-père et ma grand-mère auraient été fiers de me voir aller avec leur vaisselle.  En fait, plusieurs se mobilisent et manifestent pour défendre les droits de leurs enfants et des jeunes de demain, moi je dois avouer que je pensais à mes grands-parents, ce soir-là.  À ce qu'ils ont vécu, eux, et s'ils comprendraient ce qu'il se passe en ce moment.  Moi, je ne suis pas sûre de tout saisir.  En vrai, il est certain que je ne comprends pas grand-chose.  Est-ce à dire que ma participation en est diminuée?  Que je devrais me contenter de regarder les autres faire?  Je ne sais pas, mais ça sent mauvais tout ça, et j'ai des envies de bouger des fois, de faire bouger.  Des envies de radical.  De quelque chose de plus que ça.

Ah et puis, lisez donc ça et signez si ça vous parle.  Les pétitions aussi, ça rentre dans les trucs dont on peut questionner l'utilité, mais simplement lire ne nous enlèvera que quelques secondes de notre temps quotidien passé sur Facebook, ou à regarder une annonce insipide à la télé.  Alors si ça peut changer quelque chose, ça n'aura pas été trop pénible non plus.


















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