vendredi 2 décembre 2016






Dans ma tête, je bouge au ralenti.  Je marche sur un trottoir, dans la ville.  En noir et blanc.  Je lève la tête à l'occasion pour regarder le ciel et les toits des maisons.  Dans ma tête, je vois mes bras s'élever dans les airs puis doucement redescendre et frôler mes flancs.  Je vois mes paupières s'ouvrir et se refermer lentement et mes jambes, comme très lourdes, avancer.  Je tourne la tête pour voir derrière moi puis je la redresse vers l'avant, me pince les lèvres et marche.

Dans ma tête, je vois souvent les choses en noir et blanc.  J'adore les vidéos tournées au ralenti.  Les images qui prennent leur temps, qui rendent pleins de détails et révèlent étape par étape une simple esquisse de sourire.  Une tape sur une cuisse.  Un rire à gorge déployée.  Sans son.  Sans son qui correspond aux gestes.  Peut-être une musique comme trame, mais aucune chanson qui se synchronise aux mouvements.  Le ralenti, sans trame parfois.

Des fois je pense aussi au ralenti.  Je me parle.  Je parle à d'autres, ou à un seul autre.  J'ignore à qui.  Je monologue, je dialogue, je discute.  Je vois des phrases revenir à l'infini dans mon esprit.  Je ne parle pas bien, dans ma tête au ralenti.  J'entends un peu ma voix et les autres, ou bien je m'imagine nos tonalités.  Je m'entends hurler.  Après qui, je ne sais pas.  Ces jours-ci, je questionne le sens.  L'utilité.  Je prends mon temps.  Le temps me fait prendre mon temps.  Le temps me fait détester le temps.



Pourquoi tu nous l'as pas dit qu'on valait rien?

                Pourquoi tu nous l'as pas dit qu'on valait rien?

                                    Pourquoi tu nous l'as pas dit qu'on valait rien?









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