dimanche 19 août 2007


Il n'était pas de fois, des hommes, des méchants, des voyous. Il y en avait trois. Pas plus que ça. Ou trop de trois. Ils ont tué, ils ont aimé. Ont traîné les corps, les ont malmenés, les ont jetés à la fosse.

Pourquoi, pour qui, comment ça? Pour oeuvrer. Des crapules. Ont assassiné pour s'occuper. Pour leurs bien-aimées. Croyaient qu'elles étaient en danger. Fous, mais des hommes, pourtant comme vous. Des méchants, seulement durant ce temps, seulement en tuant. Des voyous, certes, des voyous pour le crime.

J'ai dit qu'ils ont tué, oui, ils ont dépecé, ont martyrisé. Trois autres individus inoffensifs. Innocents. Qui avaient un peu trop souri aux dames des trois premiers. Qui avaient bu, avaient courtisé. Les trois brutes n'ont pas apprécié.

Mais ils ont aimé aussi, les trois infâmes, ils ont aimé leurs belles. Trop, et pas comme il faut. Donc ils ont tué parce qu'ils croyaient que c'était ce qu'il fallait faire.

Dans une forêt, barbouillés de feuilles et de terre, ils ont enterré leur tort. Caché leur furie. Ils ont tout dissimulé de leur jalousie. Les femmes, elles, ont pleuré. Elles avaient tout vu. N'avaient rien pu empêcher. Maintenant les hommes leur en veulent. D'être jolies, leur en veulent d'être craquantes et de les aimer. Et ils leur hurlent après. «Je t'en veux de t'aimer».

Il n'était pas de fois, trois hommes, trois femmes, et trois autres hommes en moins. Il n'était pas de fois, un carnage de la stupidité. Il n'était pas de fois, un trou rempli d'une bêtise, quelque part au fond d'un boisé.


1 commentaire:

  1. Quel non-conte agréable à lire. (Je n'avais écrit qu'agréable, et je me suis dit qu'on me prendrait pour un cruel sans-coeur si je ne rajoutais pas le à lire. Alors je l'ai fait.)

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