lundi 4 juin 2007

Voici un autre texte écrit en octobre 2005. Lui non plus, je ne me souviens pas du titre, c'est Voiture de patrouille ou Auto de police, à vous de choisir :P


Il ouvrit une paupière et ne vit qu’une noirceur orangée. Il retira le drap de son visage. Le fit descendre jusqu’à sa taille. Il avait encore laissé la lumière allumée. Il se frotta les yeux et fixa durant un long moment le plafond d’un blanc sale. Son heure sonna enfin. Il balança ses deux jambes molles hors du matelas et se retira des couvertures crasseuses à la manière d’un vieillard.

Il appuya sur le réveille-matin. Le bruit strident se tut. Il déposa l’appareil dans le tiroir demeuré ouvert de la table de nuit puis s’empara de l’unique objet qui occupait le meuble: une minuscule voiture de police. Il referma le compartiment et serra le jouet dans sa main droite. De l’autre, il gratta ses côtes apparentes.

En se déplaçant vers la salle de bains, il se cogna le petit orteil contre un coin de la bibliothèque. Un ou deux livres tombèrent sur le sol et rejoignirent les dizaines de manuels déjà tordus sur le plancher. Il déposa la voiturette près du lavabo et fit pression sur ses roues. Les phares du véhicule s’activèrent. Une faible sirène devint audible. Un sourire glissa sur son visage tandis qu’il urinait. Il prit une douche rapide et enfila un peignoir usé. Il fit rouler la petite auto vers la cuisine. Il s’y dirigea ensuite.

Il se brûla avec l’eau chaude qu’il tentait de convertir en café à l’aide d’un mélange instantané. Il pivota vers le téléphone et, de son doigt hésitant, exécuta une commande. Le répondeur se mit en marche et une voix de femme broya le silence de la pièce:

«Olivier, c’est ta mère, encore. Vas-tu finir par répondre? Écoute, je le sais que t’es là. Parle-moi, Olivier...»

Il reconnut le ton plaintif. Il grimaça.

«... C’est pas saint de s’enfermer comme ça pendant des jours. T’es pas le seul homme de vingt-neuf ans à avoir perdu sa job! À cet âge-là, y’en a qui ont même pas encore trouvé, t’sais.»

Le reproche, maintenant. Il faillit stopper l’enregistrement, puis se ravisa.

«... Tes “chums” arrêtent pas d’appeler ici pour savoir comment tu vas. Y disent que t’as disparu après l’enquête. Olivier? (...) Bon, ce s’ra pas pour aujourd’hui, comme ça....»

Le déclic annonça la fin du message vieux de quelques semaines déjà. Il fit tournoyer la voiture de patrouille entre ses doigts. Puis il supprima le contenu de la machine enregistreuse.

2 commentaires:

  1. Yo baby !

    Pas tout lu parce que San Francisco a des charmes qui te font competition... mais j'ai lu des extraits et je m'ennuie deja de partager dans les cours avec toi. Il faudra se faire des reunions pour lire nos textes et se dire que les vampires sont vraiment mal cadres et qu'on ne comprend pas quel mouvement fait la fille avec sa tete dans l'elevateur !!!

    Comment va la librairie ? Tu dois pas avoir envie de me voir revenir, hein ?

    Bon, a plus ma biche.

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  2. Oh, Peter Luke!

    Nous ferons, nous ferons ces réunions de lecture! La librairie se porte bien, malgré ce que peut penser un auteur à son compte fru de la vie parce que Marie-Hélène lui a remis ses livres non-vendus (je te conterai leur altercation plus en détails à ton retour ;))! J'ai pas très envie de m'éclipser de cet endroit c'est vrai, mais ton retour, je l'attends avec impatience! Et puis Marie-Hélène m'a dit qu'elle me garderait peut-être pour quelques heures/semaine, «si je fais l'affaire»... Haha!

    Alors on se voit plus tôt que prévu sans doute, avec ton retour imminent, enfin plus tôt que ce à quoi je m'attendais!

    Bon San Francisco, caïman embrasé.

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